Charte du Comité de Suivi du Mouvement Marocain 20 Février, Nord-France.

                                     ⵜⵉⵍⵉⵍⵉ   ⴰⵜⵉⴳ   ⴰⵣⴻⵔⴼ

حرية    كرامة    عدالة

Liberté   Dignité   Justice

Charte du Comité de Suivi du Mouvement Marocain 20 Février, Nord-France.

   Un vent de liberté souffle sur le monde arabe ! Une étincelle a jailli à Tunis, s'est propagée au Caire et s’enflamme et s'étend sur l'ensemble du monde arabe, annonçant un splendide lever de soleil et un cri de révolte des peuples contre les régimes despotiques qui finira par briser les chaînes de la tyrannie.

Dans ce climat de contestations, de soulèvements et de réveil des consciences arabes, le Maroc ne fait pas exception. En effet, et depuis le 20 février 2011, la jeunesse marocaine se révolte, le peuple marocain descend dans les rues et la parole s'est libérée pour exiger une véritable rupture avec les institutions non démocratiques mises en place par le régime et pour en finir avec la « Hogra » et l'humiliation orchestrée de main de fer par le « Makhzen » (système absolu) depuis des décennies . Le Peuple marocain crie haut et fort « ça suffit » !

   Le « Mouvement 20 Février », à l'initiative de ces manifestations, est un mouvement populaire et citoyen qui vise à installer la démocratie et un État de droit au Maroc. Il est né de la volonté du peuple marocain à asseoir la liberté, à rétablir la dignité de tout un chacun et à instituer une justice sociale, économique et politique, garante de l'égalité des droits et des devoirs de tous les marocains sans distinction aucune.

   Le « Mouvement 20 Février », en vue d'instaurer cet état de droit, ne cesse de se mobiliser et d'user de tous les moyens légitimes et pacifiques, malgré la répression, la désinformation, l'intimidation et la diffamation à l'égard des manifestants. Et estime insuffisante la réponse du monarque lors de son discours du 9 mars, un discours qui perpétue les vieilles pratiques archaïques du système à travers la désignation, encore une fois, d'une commission chargée d'une pseudo-révision de la constitution et selon un agenda bien défini par le palais royal.

   De ce fait, les jeunes du « Mouvement 20 Février », appellent à continuer la mobilisation jusqu'à ce que ses revendications légitimes et populaires soient entendues:

• Une nouvelle constitution démocratique émanant de la volonté du peuple, à travers une assemblée constituante élue démocratiquement.
• La démission du gouvernement et la dissolution des deux chambres du parlement.
• La séparation des pouvoirs et une justice indépendante.
• Le jugement des responsables des tortures et crimes envers les Marocains et de tout ceux qui sont impliqués dans le pillage des richesse du pays.
• La lutte effective contre la corruption et la récupération des richesses spoliées au peuple.
• La reconnaissance de la langue Amazighe comme langue officielle à l'instar de la langue Arabe, ainsi que la reconnaissance des spécificités de l'identité marocaine dans ses éléments constitutifs essentiels: linguistiques, culturels et historiques.
• La libération des détenus politiques.

   Nous, citoyens Marocains, résidant dans le nord de la France, décidons de soutenir ce mouvement et ses revendications légitimes et décidons de nous organiser en « Comité de Suivi du Mouvement Marocain 20février, Nord-France » afin de porter la voix du mouvement au-delà des frontières Marocaines, de faire connaître et défendre ses revendications et participer activement à ce tournant historique au Maroc en luttant pour la liberté, la justice et la dignité pour tous les Marocains.

Principes fondateurs :

Ouverture et indépendance :

   Le Comité de Suivi du Mouvement Marocain 20 Février est ouvert à toutes les personnes physiques (et non morales) qui se reconnaissent tout d'abord dans les revendications du Mouvement du 20 Février indiquées ci-dessus et qui désirent le soutenir ; tout en restant totalement indépendant de toutes les sensibilités politiques, culturelles, religieuses ou sociales. Et de ce fait, toute personne membre du comité s'engage à parler à son nom propre et non au nom de quelconque organisation ou mouvement politique, culturel ou idéologique.

Liberté et Responsabilité :

   Le Comité fait de la liberté - liberté de conscience, de penser, de pensée, d'expression...- son principe fondateur inaliénable, ainsi que son moteur d'action et de fonctionnement. Toute personne désirant s'engager dans le comité doit veiller à respecter ce principe de liberté, et nous sommes tous responsables au sein du comité, non seulement de revendiquer notre liberté d'expression mais de l'élargir aux autres et de n'exclure et n'imposer aucune censure même aux personnes qui sont contre nos idées et revendications . Car nous sommes convaincus que le chemin de la démocratie commence par cette notion de liberté qui ne se contente pas de jouir d’elle-même, mais d'une « liberté libératrice » qui engendre de nouvelles libertés, forcément au profit d'autrui.

Dialogue et non-violence :

   Le Comité, pour défendre ses revendications, refuse toute forme de violence et mène ses actions de façon pacifique. Le comité fait du dialogue et de la non-violence un outil indispensable à la construction et au maintien du Vivre ensemble et d'un Maroc uni dans sa diversité.

Un dialogue qui suppose l'égalité et la justice et reconnaît à l'autre la même dignité qu'à soi-même.

Mobilisons-nous, tous solidaires avec le mouvement, pour l'instauration d'un état de droit et de démocratie au Maroc et pour la Liberté, la Dignité et la Justice pour tous les marocains !